Article paru dans le journal Ouest-France du 28 janvier :
Bruz a connu pareille mesure, Dinard aussi : lorsque les ventes de billets de train baissent, la SNCF ferme ses guichets, devenus pas assez rentables.
Il ne devrait plus y avoir de guichet à la gare de L’Hermitage, à compter du 1er mai. « Tant que ce n’est pas fait, cela reste un projet », commente la SNCF. Pourtant, si le dossier doit encore être validé par les différentes instances, « comité d’entreprise, CHSCT », tout indique que l’unique guichet, « ouvert 23 h 30 par semaine » baissera définitivement le rideau. « Ici, comme dans pratiquement toutes les gares, nous constatons une forte diminution des ventes au guichet. Et cela parce que les nouvelles technologies entraînent une modification des habitudes d’achat. Beaucoup de ventes se font directement par internet, ou via les applications smartphones », poursuit la SNCF. Soit un chiffre d’affaires « en baisse de 30 %, entre 2010 et 2016 ». Et lorsque le guichet aura fermé, « les usagers pourront acheter leurs titres de transport TER au distributeur, qui restera en place ». Dénoncée par les usagers – « les points de vente ferment les uns après les autres, cela commence à être problématique », s’inquiétait l’un d’eux, lors d’une réunion concernant la refonte des horaires qu’implique l’arrivée prochaine de la LGV – elle l’est aussi par le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) qui, dans un communiqué, interpelle « le directeur de la SNCF, Gérard Lahellec, à la Région, et Emmanuel Couet, à Rennes métropole » sur une décision qu’elle juge « scandaleuse », poursuivant ainsi l’ « œuvre de destruction des services publics ».
Pratiques des usagers
Pour la SNCF, « il ne s’agit pas là d’une guéguerre entre petites et grandes gares, mais bien de décisions découlant des pratiques des usagers. Ce sont bien les achats qui déterminent le maintien ou pas des guichets ». Ainsi, Betton, où 58 000 personnes sont montées ou descendues du train en 2015 (contre 38 000 à L’Hermitage) et qui conserve son guichet, ouvert de 7 h 10 à 14 h 10. Ou encore Montreuil-sur-Ille, de 6 h 45 à 14 h, pour 229 000 montées et descentes, toujours en 2015. D’autres ont récemment fermé, « comme à Bruz, fin 2016. Pourtant c’est une grande ville [qui approche les 18 000 habitants, NDLR] », note la SCNF. Trop onéreux alors de maintenir un guichet, « qui génère des charges fixes assez lourdes, de personnel mais aussi informatiques, de sécurité, de maintenance ». Parfois ce sont des boutiques, qui ferment. Comme celles « ouvertes à Rennes, dans les années 1990, au centre Alma, aux Longchamps et qui, depuis, ont fermé. D’ailleurs même à la gare de Rennes, les guichets sont moins nombreux ». Et puis, il arrive que la fermeture des guichets de gare soit compensée par d’autres dispositifs, « notamment dans les villes touristiques ». Ainsi à Dinard, « où nous avions installé un distributeur de billetterie à la Poste, explique la SNCF. Et comme cela ne fonctionne pas, nous proposons une boutique mobile sur le marché hebdomadaire, le mardi ». Concarneau a choisi une autre alternative. « C’est la Ville qui a repris la vente des billets, à l’office de tourisme », informe la SNCF.
Brigitte SAVERAT-GUILLARD.
Voir le communiqué du POID en rapport: non-a-la-fermeture-de-la-gare-de-lhermitage