Plus de 70 emplois menacés chez SFR

Article paru dans le journal Ouest-France du 15 février :


Une bonne partie des 120 salariés du site SFR de Rennes ont débrayé, jeudi midi, pour dénoncer les menaces qui pèsent sur leurs emplois. Un plan de départs volontaires sera lancé en juillet.

« Beaucoup d’entre nous ont des enfants à élever, des prêts immobiliers à rembourser. La moyenne d’âge chez nous c’est 47 ans, environ. Et on voit mal comment on pourra reclasser 70 personnes d’un coup sur ce bassin d’emploi. » Les ingénieurs de SFR ne cachent pas leur angoisse pour l’avenir. Une partie d’entre eux ont déménagé de Paris, en 2001, lorsque leur employeur a décidé d’implanter à Rennes un service développement informatique pour les clients SFR. Quinze ans plus tard, le groupe veut reconcentrer en région parisienne une partie de ses services informatiques télécoms. « On redoute à terme une fermeture de ce site. On le sent bien, à la façon dont la direction remet en cause nos compétences de manière insidieuse », témoigne un salarié.

5 000 départs d’ici 2019

Peu enclins à descendre dans la rue, les ingénieurs de SFR ont tenté d’alerter l’opinion depuis plusieurs semaines, en affichant des messages d’alerte aux fenêtres de leurs locaux. Mais, hier, leur mobilisation a franchi un palier avec un débrayage et un rassemblement, route de Fougères comme sur plusieurs autres sites à (Nantes, Rouen…), à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT, Unsa et CAT (Confédération autonome du travail). Le personnel redoute les conditions de mise en œuvre du plan de départs volontaires, lié à l’accord global signé l’été dernier par la CFDT et l’Unsa, majoritaires chez SFR-Group. Cet accord prévoit la suppression d’un tiers des effectifs d’ici à 2019, soit 5 000 départs, dont un millier pour la distribution (magasins). Les 4 000 autres concernent les services informatiques et réseaux (développement et réseaux) de l’activité télécoms du groupe, dont le site de Rennes. « Sauf qu’ici, ce n’est pas un tiers des emplois qui sont menacés, mais plutôt les deux tiers », assure un salarié CFDT. Les syndicats s’appuient sur les « tendances », les projections annoncées par la direction selon les métiers qui seront impactés par le plan de départs volontaires. Mais les suppressions d’emploi par site ne seront arrêtées qu’en avril. Le plan lancé par le groupe multimédia SFR vise à réorganiser la branche télécoms issue de plusieurs fusions-acquisitions (Virgin, Numéricable, Telindus…). SFR emploie 120 salariés à Rennes et 40 à Vern-surSeiche (ex Telindus). Le groupe s’est engagé à ne procéder à aucun licenciement sec avant 2019.

Laurent LE GOFF.

La « sinistre liste » du POID.

Début janvier, le POID, Parti ouvrier indépendant démocratique, avait dénoncé « les menaces contre l’emploi des salariés de SFR qui s’inscrivent dans une sinistre liste d’entreprises fermées sur Atalante (technopole de Rennes, N.D.L.R.) : Mitsubishi, Alcatel, Motorola, Renesas Design… À chaque fois le même scénario se reproduit, les patrons reçoivent un pont d’or pour s’installer, et en particulier SFR qui à l’époque avait obtenu le terrain (36 000 m2 ) pour 1 franc symbolique ».

Voir Communiqué du POID-35 : plus-de-70-emplois-menaces-chez-sfr