Grève des facteurs du centre Crimée

Rédacteur :  JLS (https://latribunedestravailleurs.fr)

 

Sur le piquet de grève des postiers des bureau de Rennes Crimée/Le Gast, le 9 janvier 2018.

La TT N°116 a relaté la grève du 23 novembre où 110 postier avaient défilé dans le centre de Rennes, contre les suppressions d’emplois, l’intensification du travail et les bouleversements du travail que La Poste entend imposer aux postiers sur l’ensemble du territoire.

Sur ces mêmes revendications, alors que La Poste veut imposer ces changements à compter du 23 Janvier — en particulier la suppression de 3 emplois en CDD et 6 tournées du bureau  de Crimée —, le 9 janvier, à l’appel de CGT et SUD, plus de 80 % de postier des bureaux « Rennes Crimée et Le Gast» étaient en grève, soutenu par des postiers d’autres bureaux de poste (certains déjà soumis à ce régime de travail, tel le bureau de Janzé).

Un groupe de postières nous explique :

  • « La suppression de 3 postes de facteurs en CDD est inacceptable. Ce sont 3 jeunes au chômage et une surcharge de travail pour celles et ceux qui restent. »
  • « La « pause méridienne » obligatoire de 45 minutes, plein milieu de notre tournée, permet à La Poste de nous supprimer 40 euros par mois de « prime de panier » et d’augmenter notre journée de travail de 2h : nous finissons actuellement à 13h30, La Poste veut nous faire terminer à 15h30. Ce devient galère de gérer nos vie, en particulier à cause du jour de de repos hebdomadaire « glissant », qui tombe le samedi seulement une semaine sur 6 !… »
  • « Pire, la réforme de La Poste prévoit de supprimer ce jour de repos pendant la période d’été au nom de la baisse du traffic. En été, notre travail finirait à 14h30, certes, mais avec un seul jour de congés par semaine, le Dimanche !…. C’est inacceptable ! « 
  • « La Poste refuse la mesure réelle de notre temps de travail : Nous réclamons des pointeuses ! »
  • « Voilà pourquoi nous sommes très majoritaires en grève ce 9 février ! et que nous reconduirons la grève, si La Poste ne bouge pas … »

 

Arnaud, facteur, militant syndical, nous explique :

« Le contrat historique entre La Poste et les facteurs est le suivant : un salaire modeste, la distribution du courrier le matin, mais l’après-midi libre. Tout cela est bouleversé par l’introduction forcée de la « pause méridienne ». 

Arnaud dénonce la loi Aubry, dite des 35h, qui en 2000, sans aucune création d’emploi, a introduit tous les outils pour flexibiliser et intensifier le travail, en particulier la suppression des deux jours de repos consécutifs, avec un jour repos forcé « glissant » en semaine, c.a.d. le travail forcé 5 samedi sur 6.

« La signature en février 2017 par les dirigeants de 4 OS (CFDT, FO, CFTC, CFE/CGC), sans consulter la base, d’un accord intitulé « facteurs d’avenir » qui introduit la « pause méridienne » et permet à La Poste des « expérimentations locales », bureau par bureau. Elles vont toutes dans le même sens : intensifier le travail et supprimer les emplois CDI. »

Arnaud rappelle le fort niveau de mobilisation des postiers partout en France contre cette réorganisation :  « chaque jour plus de 20 bureau de poste sont en grève contre cette « ubérisation »  du métier de facteur. Une généralisation du mouvement pour obliger La Poste à reculer sur « la pause méridienne » est possible, mais il a un obstacle à lever : le manque d’unité des organisations syndicales sur les vraies revendications des postiers … »

Le 9 janvier, le 10, puis le 11 …. , l’AG des postier a voté la poursuite de la grève …(à suivre)

Correspondant.