PSA Rennes : la chaîne de montage est à l’arrêt

Nous reproduisons volontiers l’information donnée par le syndicat CGT de PSA et paru sur le site de FR3. Un nouveau débrayage est prévu vendredi 29 juin à 11h10. Malgré les coups portés par les gouvernement qui se succèdent, la classe ouvrière se défend, définit ses revendications, à suivre.

“Une soixantaine d’ouvriers du montage de l’usine PSA La Janais de Rennes ont répondu à l’appel au débrayage de la CGT pour protester contre les conditions de travail.

Par Marc-André Mouchère Publié le 28/06/2018 à 23:10

À 19:30 la CGT PSA annonçait un débrayage qui aurait commencé vers 17h30. Une soixantaine d’ouvriers seraient concernés dont une dizaine d intérimaires sur la ligne de montage qui fabrique actuellement la Peugeot 5008 et les premiers SUV C5 Aircross qui seront à la vente en fin d’année.
Une dizaine d’ouvriers du Ferrage (fabrication des caisses) avaient aussi décidé de rejoindre les grévistes.

Débrayage de l’équipe de nuit

Vers 21h30 , 40 ouvriers de l’équipe de nuit du montage débrayaient à leur tour, pour provoquer l’arrêt du montage.

La CGT proteste contre de mauvaises conditions de travail.

Certaines revendications sont liées à la récente installation de la nouvelle ligne de montage dans un immense hangar industriel parce que les équipements sanitaires n’auraient pas suivi. D’autres à des outils manquants ou même à des chaussures ou des gants de sécurité en nombre insuffisant pour les intérimaires.

Des weekends à répétition

L’autre revendication concerne le travail du samedi. En raison du redémarrage de la production dû au succès de la 5008 mais aussi en raison des mises au points de la ligne et des changements de méthodes de travail, PSA demande aux équipes déjà en place des efforts réitérés semaines après semaines. La CGT proteste contre ce manque de moyens humains et revendique le droit pour les salariés de refuser le travail du samedi. Elle voudrait que le travail du weekend se fasse sur la base du volontariat et moyennant une majoration des salaires.
L’usine de Rennes est la seule qui connaisse d’ailleurs un gel des salaires depuis 2013.”

Ag des cheminots en gare de Rennes, le 22 juin au 33ème jour de grève, une centaine de cheminots.

Après les prises de parole des délégués des orgas syndicales, qui reprennent la position de leur fédération,  des cheminot(e)s  prennent la parole :

 

  • On doit être fier d’être là aujourd’hui. On espère être aussi nombreux la semaine prochaine. On a le soutien des autres travailleurs ; une collecte au collège de Maure de Bretagne a donné 130 euros. Après l’AG allons voir le directeur régional pour exiger le paiement des retenues indues faites par la Direction.
  • Déclaration d’un autre cheminot : «  au 33ème jour de grève on ne peut plus lâcher malgré les intimidations. Le monde dans lequel ils veulent nous faire entrer, on n’en veut pas. Notre système ferroviaire était un des meilleurs au monde…
  • Un autre cheminot : « la direction de la SNCF ment. Remerciements pour les soutiens. On ne peut pas lâcher maintenant aussi pour ceux qui nous soutiennent.

Le vote pour la prochaine séquence de grève est fait : unanimité moins 5 abstentions pour la grève.

La décision est prise d’aller voir le directeur régional pour qu’il donne l’ordre immédiat (et le montre aux cheminots) de rembourser les retenues indues faites par la Direction sur les repos des grévistes.

Le 21 juin le TGI de Bobigny a condamné la Direction de la SNCF pour «  entrave au droit de grève »en opérant des retenues illégales sur les jours de repos des grévistes.

Le directeur régional, dit aux cheminots de faire parvenir des demandes d’acompte. Les cheminots en colère exigent le remboursement immédiat d’autant plus que la Direction a refusé à plusieurs cheminots de leur faire parvenir le décompte exact des retenues effectuées sur leurs repos.

Devant la fermeté des cheminots, le Directeur finit par donner l’ordre immédiat de remboursement des sommes prélevées aux grévistes.

Entretien avec Abdelhak SADEQUI, délégué CGT BIATSS, Rennes 2

Question : La fusion des universités Rennes 1 et Rennes 2 a été mise en échec, il semble que le projet soit repris sous          une forme nouvelle, peux tu expliquer ?

 

  1. S. : Il est nécessaire de revenir en arrière. En 2007 avec la loi LRU, Sarkozy et Pecresse alors ministre de l’enseignement supérieur, introduisent l’autonomie des universités en modifiant la gouvernance ; réduction drastique du nombre des administrateurs et en y introduisant des « personnalités extérieures ». Il y a là un changement radical, les prérogatives du Président d’université sont accrues, primes à l’appui.

 

En 2012, s’appuyant sur la LRU, le Président de Rennes 2 d’alors engage la fusion de Rennes 1 et Rennes 2. Il en fait adopté le principe par le CA dominé par le Sgen CFDT (élu au plus fort reste). Seule la CGT s’y oppose. Au départ la fusion est une coquille vide qu’il faut remplir en définissant les secteurs disciplinaires qui vont composer la future entité. Cette définition précisée dans les groupes de travail mis en place donne 3 secteurs pour Rennes 1 et 1 secteur pour Rennes 2. Comme les candidatures au CA doivent être l’émanation de 2 secteurs disciplinaires, Rennes 2 est de fait rayée de la carte, il n’y a plus fusion mais absorption.

 

La démission de la CGT des groupes de travail, va permettre de poser les questions. Une AG d’étudiants et personnel dans un amphi plein à craquer va contraindre la CFDT de s’opposer à la fusion. L’unanimité ainsi réalisée va mettre la fusion en échec et le nouveau Président de Rennes 2 est élu sur le mandat clair : non à la fusion.

 

                  Et pourtant……

 

  1. S. : Depuis un an et demi, conséquence de la loi LRU, le financement de l’université est scindé entre la recherche et la pédagogie et il est attribué sur la base de projet, c’est l’IDEX. Ces projets doivent obligatoirement être communs à plusieurs établissements. Le projet présenté par les 6 établissements Rennes 1, Rennes 2, INSA, ENSCR, ENSR et Sciences PO a été retoqué non pas sur son contenu mais sur sa gouvernance. Voilà donc que resurgit la question de la fusion.

 

Le Président de Rennes 2 propose en effet la mise en place de l’UNIR ( UNIversité de Rennes)  il présente cela comme une union à l’intérieur de laquelle chacune des 6 entités garderait sa personnalité juridique et morale.

 

                  Ça ce sont des éléments de langage, quelle est la réalité ?

 

La réalité c’est que la Cour des Comptes dans son audience du 15 mars 2018, pointe du doigt les retards dans les fusions d’universités et la mise en place des ComUE  (communautés d’université et d’établissements) en particulier celle de Bretagne Loire  (UBL)qui devrait être un regroupement des universités des deux académies : Nantes et Rennes.

Le rapport de la Cour des Comptes enjoint donc au gouvernement d’accélérer les fusions et regroupement.

 

Par conséquent dans la presse locale on voit un bel unanimisme autour de ces exigences. Que ce soit M. COUET, Président (PS) de Rennes Métropole ou Mme GADON , « référente » d’En Marche en Ille et Vilaine on retrouve la même exigence d’une accélération de la fusion et de la mise en place d’UNIR. Ce qui est frappant c’est la similitude du vocabulaire. Il n’est plus question du droit au études, du service publique de l’enseignement supérieur et de la recherche, du bac comme premier diplôme universitaire, mais de « marché de la connaissance », « ambition européenne », « mondiale » !!!!

 

Le président de Rennes 2, le chef de projet de l’UNIR était convoqué au Ministère le 19 avril 2018. C’était la veille d’un vote important sur le blocage de l’ Université et il n’a sûrement pas été au Ministère pour exposer les revendications des étudiants, des enseignants et personnels, mobilisés  contre la loi ORE – Parcoursup mais, selon ses dires la veille de son RDV lorsqu’il avait reçu, à sa demande les représentants des étudiants et des personnels mobilisés contre la loi ORE-Parcoursup pour discuter  d’un point inscrit à l’ordre du jour depuis une date antérieure, nous avions compris qu’il s’agissait de la structuration du site rennes et de l’UBL, autrement dit de la fusion….

 

Il ne faut pas se voiler la face une université qui enseigne les sciences humaines et sociales ne les intéressent plus nos décideurs, quoiqu’il en soit, à terme c’est la disparition de Rennes 2 qui est en jeu.

 

On peut même dire que la Présidence de l’université a mis a profit le blocage de la fac pour shunter les institutions représentatives et mettre en place des « groupes de travail » à leur place. Quinze groupe de travail, associant 250 personnes en dehors de tout cadre légal….

 

                  et les organisations syndicales ?

 

Depuis l ‘évacuation des étudiants par les CRS, le site de Rennes 2 est sous contrôle d’accès. Par exemple mon badge me donne accès au bâtiment ou je travaille mais pas aux autres bâtiments. Comment prendre contact avec mes collègues dans le cadre de mon mandat syndical ? L’université de Rennes 2 est une des rares universités à être équipées de caméras de surveillance. Petit à petit un climat autoritaire s’installe.

 

La CGT et FO  avec les syndicats étudiants se sont prononcés contre UNIR, les adhérents du SNES Sup sont majoritairement contre aussi, mais nous avons le sentiment d’une volonté de passage en force.

Par exemple le Ministère recrute des personnels pour UNIR, qui n’existe pas, il recrue aussi des personnel pour la ComUE Bretagne Loire qui n’existe pas davantage !!

 

Pourquoi un tel investissement sinon parce qu’avec les regroupements se sont des filières qui disparaissent, des postes qui sont supprimés.

 

Les élections aux conseils centraux doivent avoir lieu en mars 2019, cette question sera au centre de l’élection d’où la tentation du ministère d’imposer UNIR avant.

 

                  En guise de conclusion provisoire !

 

Nous n’avons cessé d’intervenir dans les AG statutaires, dans les instances ou nous siégeons nous avons communiqué via nos listes de diffusions et à travers les tracts pour alerter notre communauté de ces projets en préparation. La situation est grave, le rouleau compresseur continue sa folle course et la CGT  ne pourra pas l’arrêter à elle seule, il est grand temps que chacun(e) parmi les personnels et les étudiants prenne sa responsabilité. Les autres sections syndicales doivent également assumer leur rôle pour l’intérêt général de notre établissement.

 

En combinant la LRU , la loi Fioraso, la fusion des universités, la loi ORE et parcoursup, la réforme du bac et bientôt celle de la licence nous apparaîtra  la privatisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, c’est l’enjeu majeur de la prochaine décennie.