Le 20 novembre a eu lieu la 1ère grève appelée par l’ensemble des syndicats de pôle emploi depuis sa création en 2008 (date de la fusion ASSEDIC/ANPE).

La direction indiquait un chiffre de 30% de grévistes au niveau national et en Ille et Vilaine, l’agence de Saint-Malo affichait quant à elle 50 % de grévistes.
Interview d’une gréviste distribuant le tract d’explication aux privés d’emploi.

TT : Peux-tu nous dire pourquoi vous êtes en grève aujourd’hui?

Béa : les financements de pôle emploi ont changé du fait de la disparition des cotisations chômage. Le financement est assuré par la TVA jusqu’en 2020 puis sera transféré à la CSG par la suite. Cependant la CSG est un impôt, le gouvernement décidera du montant qu’il versera à notre organisme.
Après 2022, notre budget ne sera plus garanti. Ce qui aura pour conséquences :
Pour les agents : les départs en retraite non compensés, des suppressions d’emplois, on a eu les chiffres dans CAP 2022, il est prévu de perdre 4 000 ETP (équivalents temps pleins) d’ici 2022 soit environ 7000 agents, des fermetures d’agences.
Pour les usagers : les privés d’emploi devront faire plus de kilomètres pour venir à une agence, ils devront attendre plus longtemps pour être reçus.
Le budget sera en diminution constante.
La direction a à dire que le nombre de chômeurs baissent, mais la réalité c’est que pour la catégorie A (CDI temps plein) est en légère baisse mais les catégories B et C (petits contrats
et temps partiel) explosent. Ce qui veut dire que la précarité se développe.
Actuellement, si quelqu’un est à temps partiel il perçoit un complément. Ceux qui ont accepté
de prendre un 20 heures, verront leur complément disparaître.
Ils sont en train d’apprendre aux gens de se passer de nous avec la numérisation. Même, s’ils scannent les documents, il y a besoin d’agents pour traiter les dossiers. Les agents d’indemnisation sont de moins en moins nombreux, dans certaines agences les deman- deurs d’emploi ne sont plus renseignés sur leur indemnisation.
Il y a peu, la direction a fait passer les agents d’indemnisation au conseil à l’emploi, c’est à dire le placement. De ce fait les demandeurs d’emploi ne sont plus reçus pour l’indemnisation, le taux de réclamations augmente et le temps de paiement s’allonge.
Le téléphone, avant était orientés sur des plateformes, maintenant il revient vers les agences et vers les agents d’indemnisation, donc du travail en plus qui aggravera encore plus les conditions pour les demandeurs d’emploi.
C’est pour cela que nous sommes en grève. Mais aussi, tout ce qui se prépare si la réforme des retraites passe avec la baisse des pensions annoncée (de 40%), comment je vais vivre, une fois
en retraite.