Nous voulons alerter sur la réforme en cours dans les Lycées Professionnels

Magali, responsable CGT et Gaëtan, FO, présentent au correspondant de la TT les éléments.

Demain mercredi 19 décembre un rassemblement intersyndical est prévu devant le rectorat de Rennes. Le gouvernement veut supprimer 2600 postes, après avoir réduit de 25% les postes aux concours de PLP ces deux dernières années.
Il veut réformer une nouvelle fois la voie professionnelle, cette fois en lui portant le coup de grâce. En effet, dès la prochaine rentrée :

Les « familles de métiers » remplaceraient les filières professionnelles en classe de seconde, et les élèves perdraient un an de formation (rappelons qu’en 2009, le bac pro est passé de 4 à 3 ans de formation avec la suppression des BEP) ; il correspondrait désormais à une formation d’un peu plus de 2 ans. Comment poursuivre en BTS ou DUT, ou encore à l’Université avec parcours sup, si la formation est encore réduite, en particulier en enseignement général.

Et pas à la marge !
En CAP (12 ou 14 semaines de PFMP) c’est quasiment la moitié des heures (855 ou 838 sur l’ancien cycle) qui sont « remplacées » par 467,5h d’enseignement général.
En bac pro (production ou service), on passerait de 1370h à 995h, du jamais vu !
Ce n’est pas tout, ce nouveau lycée pro Macron-Blanquer impose :
L’ouverture des formations des LP à l’accueil d’apprentis.”D’où la mixité des parcours : l’élève part en apprentissage, son contrat est rompu, il revient en cours de cycle, repart…
La « mixité des publics » : sont regroupés apprentis, élèves, adultes en formation aux contraintes annuelles et hebdomadaires évidemment très diverses.
L’obligation de valider en cours de formation des « blocs de compétences » qui se substitueraient aux diplômes reconnus dans les conventions collectives (le gouvernement satisfait ainsi un vœu très ancien du patronat).
En même temps et en parallèle, la loi « Liberté de choisir son avenir professionnel », dans son volet
« apprentissage » imposerait l’apprentissage jusqu’à 30 ans, le financement au contrat, l’entrée en formation à tout moment de l’année, la facilitation des ruptures de contrat d’apprentissage (loi travail, plus de recours aux prudhommes), la remise en cause de la validité des diplômes Education Nationale, la généralisation des blocs de compétences…
Enfin le pilotage de l’ensemble de ces dispositifs reviendrait directement au patronat (Chambres des Métiers) et ne serait plus du tout sous contrôle EN.
Après la destruction de l’AFPA, celle de l’enseignement professionnel public. Ce gouvernement n’en finit pas de détruire l’Ecole Publique. Que peut-il demeurer du statut des PLP ? Que peuvent devenir dans de telles conditions des élèves en difficulté ?
Cela nous semble aussi grave que ce qui se passe pour la réforme du bac pour le LGT ; les élèves
de LP sont les premières victimes de parcours sup, ils le ressentent et l’ont manifesté dans la rue. Le gouvernement présente l’apprentissage comme une solution. Nous y voyons une réforme sous l’égide du patronat pour former de la main d’œuvre facile, désarmée et non des citoyens émancipés. Les enseignants sont à leurs côtés. Et c’est pourquoi nous voulons alerter les lecteurs du journal. Mardi 18 décembre 2018.