la politique de la multinationale du lait Lactalis

En juin 2020 Lactalis, la plus grande entreprise laitière mondiale, baisse le prix du lait payé au producteur français de 330€ à 315€ la tonne (1). Et en septembre 2020 Lactalis rachète pour 2.7 milliards € la partie fromage du trust américain Kraft. (2)

Extorquer de plus en plus de valeur aux travailleurs de l’agriculture pour étendre son emprise sur le marché laitier et augmenter ses profits, telle est -Covid ou pas- la politique constante de la multinationale Lactalis (20 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 80 000 salariés dans le monde).

Ce trust basé à Laval (Mayenne) est la propriété d’Emmanuel Besnier et sa famille. Il est connu pour ses fraudes et illégalités nombreuses comme le traduit l’article Wikipédia sur Lactalis (3).

Son directeur général, Daniel Jaouen, vient opportunément d’être célébré par une pleine page de “reportage” dithyrambique dans Ouest-France pour sa capacité à racheter ses concurrents et à exercer une pression vers la baisse du prix du lait et le prix de revient des produits laitiers, notamment par son “rude management” (management brutal)(4).

Au lieu d’assurer un prix rémunérateur au producteur de lait, la transformation laitière capitaliste, privée ou coopérative, a un but principal : la baisse du prix du lait qui constitue 60 à 90% du prix de revient des produits: fromages, beurre, yaourts ou poudres.

Seul un organisme de gestion national, un office gérant quantité, qualité et prix, sous le contrôle des producteurs de lait et des travailleurs peut assurer l’équilibre de la filière et une garantie de revenu aux éleveurs.

(1) Les éleveurs, qui avaient touché 330 euros la tonne en moyenne en 2019, ont perçu 333 euros au premier trimestre 2020, puis 326 euros en avril et enfin 315 euros en mai et juin. “Lactalis va baisser le prix du lait payé aux éleveurs” (Le Monde, Laurence Girard 11 juin 2020) https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/11/lactalis-va-baisser-le-prix- du-lait-paye-aux-eleveurs-en-2020_6042504_3234.html

(2) Lactalis rachète les fromages de Kraft Heinz pour 2,7 milliards d’euros (Olivia Détroyat Le Figaro 15 septembre 2020)

https://www.lefigaro.fr/societes/lactalis-rachete-les- fromages-de-kraft-heinz-pour-3-2-milliards-de-dollars- 20200915?fbclid=IwAR0Dm6zcboz4mOESw6QkoxDy2XKl3kSujGLaMzxpTKO8KRuYjF62o Y6wYKI

(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Lactalis

(4) L’homme qui a fait de Lactalis le N°1 mondial du lait Xavier Bonnardel, Ouest-France 17 septembre 2020)

https://www.ouest-france.fr/economie/agroalimentaire/lactalis/l-homme-qui-a-fait-de- lactalis-le-numero-un-mondial-du-lait-6977341#:~:text=PORTRAIT.- ,L’homme%20qui%20a%20fait%20de%20Lactalis%20le%20num%C3%A9ro%20un,au%20 sein%20du%20groupe%20mayennais.&text=Juin%201989.,’entreprise%20Besnier%2C%2 0%C3%A0%20Laval.

Photo : manifestation 29 août 2020 JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

Témoignage d’un enseignant rennais sur les conditions de la rentrée scolaire dans son lycée.

Témoignage d’un enseignant rennais.

La situation sanitaire est préoccupante dans les établissements scolaires (classes et établissements fermés).

Une rentrée des enseignants et des élèves est toujours compliquée en temps normal mais, cette année, elle s’est déroulée dans des conditions sanitaires difficiles, des inquiétudes de la part des élèves et du personnel ainsi que pour les familles concernées (touchées par le virus et/ou des personnes fragiles dans le milieu familial).

Dans notre lycée, plusieurs personnes ont des problèmes de santé et ont donc peur pour eux-mêmes ou pour leur entourage (exemple: une collègue avec des soucis de santé avait obtenu une ASA en mai mais ne remplit plus les conditions en septembre alors que son état de santé ne s’est pas amélioré, un élève s’inquiète pour sa mère qui a des problèmes respiratoires …).

A ce jour, une classe a été fermée, plusieurs cas testés positifs à déplorer parmi les élèves et le personnel et d’autres en quatorzaine.

Il est très difficile de savoir concrètement quel est le nombre de cas de covid-19 et de cas contact, nous avons peu d’information sur la situation réelle dans notre lycée, la plupart du temps par le bouche à oreille. Nos représentants du personnel insistent pourtant auprès de l’administration pour obtenir des renseignements.

Cette rentrée s’est déroulée comme une rentrée normale sans moyen supplémentaire, excepté la mise en place des gestes barrière. Des masques gratuits ont été distribués aux enseignants mais pas aux élèves.

Les élèves les plus touchés par cette situation sont ceux du lycée professionnel mais aucune organisation n’a été mise en place pour aider ces élèves en difficulté et résorber ainsi les inégalités découlant notamment du confinement.

Certains gestes barrière sont difficiles à mettre en place avec des classes à plus de 30 voire 35-36 élèves.

Le port du masque toute la journée (pas d’alternative comme des plexiglas ou des visières) est très contraignante pour les élèves et les enseignants. Il est compliqué de tenir 4 heures à suivre en étant obligé de parler plus fort, de

faire répéter aux élèves leurs questions, de parcourir des distances, de monter et descendre des escaliers plusieurs fois dans une demi-journée.

Nous ressentons déjà tous une fatigue inhabituelle.

Des incohérences sont à noter entre les mesures sanitaires prises d’un côté et la manipulation de différents objets de l’autre (poignée de porte, interrupteur, ordinateur, photocopieurs …).

Des protocoles sanitaires sont sortis pour certaines disciplines mais pas pour toutes, nous manquons d’informations sur l’usage de certains matériels, nous devons mettre en place nous-mêmes des protocoles.

Une charge de travail supplémentaire et des contraintes accrues sont à constater notamment pour les surveillants (l’accueil des élèves, le respect des gestes barrière, la gestion de la cantine…), le personnel administratif (absence d’un collègue atteint de la Covid non remplacé), le personnel d’entretien des locaux (la désinfection du mobilier, le renouvellement des flacons de gel hydro alcoolique et de désinfectant …), le personnel de restauration (le passage des élèves au self, le nettoyage …), les enseignants et les élèves (pas de remplacement des enseignants atteints du covid ou en quatorzaine).

VU SUR LES MURS DE RENNES

ces affiches sont collées par la Cimade, elles nous donnent l’occasion de rappeler que le seul point de vue ouvrier possible c’est l’accueil des réfugiés et la fermeture des centres de rétention institués par la majorité PS, PCF, radicaux en octobre 1981.

affiche CRA 1