interview Marie (CIP)

Depuis plusieurs mois les professionnels du spectacle, dont de nombreux intermittents et précaires s’organisent et manifestent pour exiger la réouverture des lieux de culture, fermés depuis novembre au prétexte de la crise sanitaire, afin d’exercer leur métier. Ils demandent aussi une indemnisation chômage adaptée. Deux manifestations ont déjà eu lieu à Rennes, rassemblant chaque fois plusieurs centaines de personnes.

La parole à Marie, membre de la Coordination des intermittents et précaires (CIP) de Bretagne, présente sur ces manifestations :

« Le choix du gouvernement de fermer tous les lieux de culture, les théâtres accroît non seulement les difficultés des intermittents mais met en danger des centaines de professionnels et de structures du spectacle. Si on ne joue pas, on n’est pas payé et en plus cela met remet en cause notre indemnisation chômage.

En effet, pour un intermittent, il faut avoir travaillé 507 heures tous les ans pour être indemnisé. Alors, certes, le gouvernement a décidé d’une année blanche qui garantit le droit à l’indemnisation jusqu’en août 2021. Mais comme nous ne pouvons pas travailler, donc pas capitaliser les heures, que va-t-il se passer après ? Nous risquons de perdre nos droits.

Nous revendiquons donc la réouverture des lieux de culture, des théâtres… Nous ne nions pas la pandémie, mais ce ne sont pas des lieux de contamination. Nous voulons travailler. Nous demandons également une indemnisation du chômage adaptée pour les salariés qui subissent une pratique discontinue de l’emploi. Au contraire, le gouvernement propose une réforme de l’assurance chômage qui est une véritable agression et qui va priver encore plus de précaires de leurs droits sociaux.

Je pense qu’il faut s’unir, rejoindre les collectifs qui se mobilisent. Il faut aussi retrouver le sens du collectif. Nous sommes des travailleurs et notre combat s’inscrit dans la lutte pour le progrès social, le maintien du service public et pour la défense des libertés. L’argent il y en a. Convergence et unité, c’est ce qu’il faut aujourd’hui ».