Témoignages de personnels du CHU de Rennes.

 

Témoignage de Philippe,  syndicaliste du CHU Rennes

L’été s’est passé comme tu peux t’en douter. Davantage d’efforts sont demandés aux salariés puisqu’il faut s’auto-remplacer en cette saison déjà difficile, et si l’on ajoute les recrutements avant l’été qui n’étaient pas pourvus…C’est alors douloureux pour le Personnel.

L’administration invoquait aux O.S juste avant les départs en vacances d’été, qu’environ, 35 postes AS et autant de postes en IDE n’étaient pas pourvus. Mais des mutations sont pourtant refusées …Alors que doit-on comprendre dans ce double discours ?

Aujourd’hui, de nouvelles réorganisations de travail viennent se présenter aux instances de septembre, avec leurs flots incessants de recherches d’économies sur la masse salariale que l’on connaît trop bien. 

Les nouveaux plannings qui en découlent et donc, les cycles de travail  (Qui ne respectent pas la réglementation pour dépasser les 12 semaines maximum autorisées par la réglementation) sont encore plus contraints, car plus de possibilités pour les administrations, de faire autrement sans les effectifs nécessaires face à la lourdeur de la tâche dans ces conditions de travail. Une mutualisation se met en place en néphrologie, dermatologie et maladie infectieuses (Claude BERNARD). Qui dit mutualisations, dit diminutions de quotas d’effectifs. (Fermetures de lits ? nous le pensons aussi)

 Des plannings de plus de 50h / semaine émargent également sur les documents de l’administration. On nous répondra que les congés du Personnel ne sont pas posés ce qui fait que les agents ne travailleront pas 50h.  Mais on sait très bien que le moindre arrêt de travail non remplacé, fera que les 50h seront atteints. (Attesté par certains salariés) 

 

Témoignage de Lionel salarié du CHU de Rennes (par téléphone)

Concernant la vaccination, tous les salariés ont reçu un courrier de la direction annonçant qu’ils devront envoyer leur QR code à la DRH. Rien de plus pour l’instant. Mais dans mon service l’encadrement fait pression sur deux CDD pour qu’ils se vaccinent sous peine de fin de contrat.

 

Courrier d’un infirmier du CHGR à Rennes

 

Concernant la situation à l’hôpital, dans mon établissement, au CHGR, l’été a été compliqué au niveau effectif soignants. Il n’y a jamais eu autant d’arrêts maladies l’été. La direction qui a mis en place le système” hublo” (application d’auto remplacement des personnels qui sur la base du  volontariat travaillent sur un jour de congé ou RTT et sont payés en heures sup) a été beaucoup utilisé mais a été loin de régler le problème, ( beaucoup de missions n’ont pas été pourvues ).

Par conséquent, beaucoup d’unités de soins se sont retrouvées en sous effectifs engendrant des conditions de travail dégradées.

Au début de l’été, le rythme des admissions était important dû en partie à la crise sanitaire et aux conséquences des confinements surtout en secteur pédopsychiatrique.

Une unité (Brocéliande) avait dû fermer faute de médecins engendrant un déficit de  20  lits.

  Aussi, beaucoup de patients ayant des troubles psychiques se sont retrouvés aux urgences du CHU “embolisant ces services” (dixit  l’ARS)

De ce fait l’ARS a obligé le CHGR à ouvrir une unité d’urgence et d’orientation de 5 lits dans l’urgence et sans moyens humains. Pour couronner le tout la direction du CHGR a trouvé comme moyen de supprimer nos ASA (autorisations spéciales d’absences) syndicaux pour nous placer à travailler dans cette unité !!!

Pour la vaccination obligatoire, suite aux annonces du gouvernement, au 15 septembre, tous les soignants devront être vaccinés; nous avons reçu 2 lettres de la direction pour nous donner les modalités ainsi que les sanctions si nous ne nous y soumettons pas, c’est à dire après le 15 /09 une suspension sans salaires !

Je ne connais pas le nombre de soignants non vaccinés sur l’hôpital mais je connais déjà une infirmière qui va prendre un congé maladie puis un congé parental car elle refuse de se faire vacciner.

De plus nous devons justifier notre vaccination à la DRH de l’hôpital et non au service de la santé au travail au mépris du secret médical !!!

Voilà pour les infos

 

EDF : l’usine marémotrice de la Rance menacée par le plan Hercule

 

Tous les mardis, cet été, les agents EDF se mobilisent avec leurs syndicats (CGT, CFE-CGC, UNSA) pour défendre les emplois et leur outil de travail, contre la réduction des investissements EDF sur cette usine marémotrice (qui produit l’équivalent des besoins énergétiques de la ville de Rennes).

 

 

 

 

 

 

 

Sur le piquet de grève le secrétaire de la section CGT de l’usine nous répond (extraits) :

  • Pour quelles raisons êtes-vous en grève :

« Nous sommes en grève pour défendre l’usine, nous demandons plus de moyens humains et financiers pour maintenir l’usine en bon état. Nous sommes en grève de 85% depuis le 15 juin 2 , chaque mardi. Pour nous c’est un devoir d’alerte car le désinvestissement d’EDF dans ce barrage et les suppressions de poste constituent un danger pour nous et pour les capacités de production d’électricité (…) Le plan « Patrimoine », actuellement en cours, permet tout juste le maintien actuel des machines fonctionnelles et pas plus (Cf Photos : la rouille gagne certains endroits !) … Nos responsables attendent d’avoir 3 machines à l’arrêt pour débloquer des fonds ! …

« Sur le barrage, en quatre ans, il y a eu 17 postes supprimés A la maintenance, il y a 5 ans, nous étions 30, maintenant nous sommes 22. Pour que l’usine tourne la maintenance est sous-traitée et la rouille se développe partout (voir les photos)

  • A l’exploitation nous sommes 12. nous allons être 11 suite à une mutation prochaine , alors que 2 collèges sont en arrêt/ Les 3 ne seront pas remplacés. Nous devrons faire à 9 le travail de 12. »
  • Est ce un mouvement local ou national ?

« Il s’agit d’un mouvement local, mais le désinvestissement d’EDF du Barrage de la Rance fait partie du plan de privatisation/démantèlement (*) réclamé par l’Union Européenne . La fin de concession du barrage est en 2043 mais le plan de financement actuel (insuffisant !) ne va que jusque 2026.”

  • Quelles sont vos revendications ? Nous réclamons :
  • plus de moyens, pour maintenir notre outil de travail et améliorer la production d’électricité verte
  • remplacement des 17 emplois perdus, au fils de départs non remplacés
  • Internaliser la maintenance des 24 turbines (L’usine est unique, seuls les agents EDF peuvent assurer une maintenance de qualité et durable )
  • revalorisation de nos Pour la pénibilité, nous voulons l’égalité des droits/primes entre les agents qu’ils soient mécaniciens ou exploitants

L’abandon annoncé du plan Hercule est un recul de la direction et du Gouvernement Macron, cela nous met en meilleure position mais ça ne suffira pas pour changer la politique d’EDF qui est de laisser se dégrader l’usine marémotrice de la Rance, de réduire les emplois et développer la sous-traitance. Nous allons continuer à nous mobiliser pour défendre notre outil de travail.

 

Correspondants 35

Contact jean-luc SICRE, 06 79 95 51 78