Communiqué hôpital public nouveau CHU juin 2022
La position du POID
Chaque jour, la liste des services d’urgences « en crise » s’allonge. Cent trente services d’urgences (environ un sur six) seraient déjà contraints, aujourd’hui, à une fermeture partielle ou totale. L’Ille et Vilaine n’est pas épargnée : Vitré, Fougères, Redon, CHP St Grégoire. Combien touchés cet été ?
Des médecins urgentistes alertent : • « La situation est catastrophique. Je n’accuse pas les personnels, mais les pouvoirs publics qui veulent créer une situation de chaos pour fermer des structures (…). Nous allons avoir des décès inopinés et involontaires dans les structures. Cela va être renforcé par l’afflux massif de touristes dans des zones balnéaires où les hôpitaux ne fonctionnent plus, ou seulement avec des médecins intérimaires » (Patrick Pelloux, président du Syndicat des médecins urgentistes hospitaliers de France, Ouest France, 18 mai).
Combien de drames se dérouleront cet été qui, pourtant, pourraient être évités ? Brigitte Bourguignon, nouvelle ministre de la Santé déclare : « Ma feuille de route est claire, c’est celle du président. » La feuille de route de Macron, on la connait ! Fermeture de milliers de lits, même pendant l’épidémie de Covid, fermeture des services d’urgences dans tout le pays entraînant le tri des malades, la déprogrammation de nombreuses interventions… et l’épuisement des personnels.
Le projet « nouveau CHU » à Rennes s’inscrit dans cette politique. Ce projet c’est encore moins de lits, encore moins de soignants, toujours plus de privatisations.
Centré sur le tout ambulatoire, ce projet c’est l’industrialisation des soins, l’optimisation sans fin des rendements (services de soins standards de 30 lits pour augmenter encore la productivité du personnel).
Fermetures des lits pour diminuer la durée moyenne de séjour des patients. Le centre chirurgical où toutes les salles d’opération seront regroupées a pour objectif d’optimiser le temps d’occupation des salles, là aussi pour une productivité accrue.
C’est l’hôpital entreprise, objectif de tous les gouvernements qui se sont succédés depuis plusieurs dizaines d’années où il faut soigner toujours plus avec toujours moins. La fermeture de l’hôpital sud, avec ses conséquences pour le quartier Rennes sud et les communes du sud de Rennes, c’est la congestion accélérée du site de Pontchaillou avec l’arrivée des spécialités mères-enfants et des urgences pédiatriques sur le site.
C’est cet hôpital-usine que commencent à fuir de plus en plus de professionnels : médecins, infirmières, aides-soignantes qui aiment leur métier, mais constatent la dégradation insupportable de la qualité des soins et des conditions de travail. Leur départ se rajoute à la pénurie de personnel organisée depuis de nombreuses années.
Le nouveau CHU c’est déjà maintenant !
Ce projet, il est déjà à l’œuvre aujourd’hui quand la direction supprime méthodiquement des postes de soignants dans les services les uns après les autres : grève du personnel de neurologie de nuit récemment, mouvements des personnels de chirurgie digestive, du centre dentaire, des urgences à de nombreuses reprises etc. quand elle privatise le ménage dans les chambres des malades pour supprimer encore des postes.