Droits syndicaux divisés par 5 ?
Les CSE à La Poste menacés par une offensive majeure de baisse des moyens syndicaux et des droits collectifs.
Un décret du 22 novembre 2022 fixe les modalités de mise en place de nouvelles Instances Représentatives du Personnel (I.R.P) à La Poste et l’obligation de passer d’ici le 31 octobre 2024 en Comité Social et Economique (C.S.E).
Sept chantiers de négociations sont en cours entre la direction de La Poste et les organisations syndicales.
Lors des derniers numéros de La Tribune des Postiers, nous étions revenus sur différents points de ces négociations et notamment sur « l’opacité » de celles-ci avec la confidentialité que les fédérations s’imposaient sur la divulgation des documents.
Un des 7 chantiers de négociations est arrivé à son terme avec la proposition de signature ou non d’un accord sur la « nouvelle architecture des IRP à La Poste ». Nous n’avons pas pour but dans cet article de « décortiquer » cet accord (c’est le rôle des syndicats) ni même de dire s’il faut signer ou non cet accord (c’est toujours le rôle du syndicat).
Une fédération consulte ses syndicats pour savoir si elle doit signer l’accord sur « l’architecture » ou pas tout en affirmant dans une note du 21 juillet « La négociation sur l’architecture des futures Institutions Représentatives du Personnel à La Poste SA est arrivée à son terme. Un accord (dans sa version 7) a été ouvert à la signature et a déjà recueilli à ce jour la majorité requise des 50% pour être valide. »
Si l’accord sur « l’architecture » est d’ores et déjà valide, pourquoi consulter les syndicats car pendant que les syndicats décortiquent l’accord déjà signé, les négociations continuent sur des points qui inquiètent les militants : les moyens syndicaux.
Lors de la séance de négociations du 18 juillet 2023, portant sur le droit syndical dans le cadre du CSE les OS ont quitté la séance en adoptant un communiqué unitaire réaffirmant :
« Suite à la suspension de séance, nous les organisations syndicales représentatives à La Poste SA, décidons de quitter la séance de négociations de l’accord de « Droit syndical » ce jour. Nous sommes à la 6ème séance de négociations et l’ensemble des organisations a déjà exprimé ses revendications concernant ce sujet :
- Reconnaissance du syndicat et de l’organisation en tant que telle,
- Libertés d’information, de circulation et d’expression syndicales,
- Moyens attribués et à la main de l’OS, en termes de temps, de locaux, financiers, etc.
L’existant du droit syndical à La Poste doit être le socle de base de ces négociations. Force est de constater que la première version de ce projet d’accord, déjà proposée lors de la précédente séance, ne tient absolument pas compte des éléments cités plus haut.
Ainsi les organisations syndicales, unanimement, pensent qu’il n’est pas pertinent de poursuivre cette séance et demandent la prise en compte réelle de leurs revendications dans un nouveau texte dans les meilleurs délais.
Ceci doit être un préalable à la poursuite de cette négociation sur le droit syndical. »
Alors que les différentes fédérations syndicales n’ont à aucun moment essayé de s’opposer unitairement à la mise en place du CSE à La Poste – certaines accompagnant ouvertement cette mise en place – une telle déclaration mérite qu’on s’y arrête. « L’existant du droit syndical à la Poste doit être le socle de base de ces négociations ».Tout à fait juste ! …
Si cette déclaration a un sens, elle doit déboucher sur des propositions d’action et de mobilisation.
La détermination de classe de la Direction de la Poste s’exprime dans les négociations : Elle propose un volume de 57 142 jours de détachements toutes OS confondues par an alors qu’actuellement il est de 304 542 jours par an soit « moins 81% » de moyens de fonctionnement.
Cette proposition est accompagnée par des modalités d’octroi : « convention tripartite entre les OS, le postier et La Poste avec signature d’un avenant du contrat de travail de mise à disposition, durée minimum de 2 ans… » cela signifiant que l’OS ne peut plus décider librement qui aura les détachements (La Poste pouvant s’y opposer en refusant de signer la convention). Ce document de travail à la négociation du 5 juillet n’a pas été diffusé auprès des syndicats départementaux.
Un collègue nous dit : « Peut-être que certains pensaient qu’accompagner la mise en place des CSE, ne pas faire de vagues, ne pas divulguer les documents, etc… allaient leur permettre de « sauver leurs têtes » ». L’instinct de survie est humain mais, de nouveau, pourquoi les fédérations ne communiquent pas sur ces propositions ?
Les militants postiers du POID défendent l’expression de la démocratie sur la signature ou non d’un accord mais la démocratie oblige de donner toutes les informations lors des négociations qui auront un impact sur le quotidien des postiers et de leurs représentations syndicales.
Répétons-le : Il n’y a d’issue qu’en engageant une mobilisation unitaire « dont le socle doit être l’existant du droit syndical » !
Rédacteur : Basile
« Nous faisons la proposition que s’organise une rencontre nationale de délégués pour l’unité » Extraits de l’appel de travailleurs hospitalier de l’hôpital Edouard-Toulouse de Marseille.
(…)
- Avec des millions de travailleurs, nous avons participé aux grèves et aux manifestations appelées par les confédérations pour le retrait de la réforme Macron sur les retraites.
- Nous avons constitué un comité de grève avec des délégués de service avec nos syndicats FO et CGT pour organiser le combat dans l’hôpital contre cette réforme et aussi contre le démantèlement de notre hôpital. Nous voulions ainsi prendre en main notre combat dans l’unité.
- Lorsque Macron a maintenu son projet alors que des millions s’étaient mobilisés lors des journées d’action organisées par l’intersyndicale, notre comité de grève s’est adressé à nos confédérations pour qu’elles appellent dans l’unité l’ensemble des travailleurs à la grève générale. (…).
- Tous nos collègues sont scandalisés de savoir que le budget des armées est augmenté de 40 % alors que le gouverne-ment accélère la fermeture de lits et de services dans nos hôpitaux.
- (…) Nous savons que cette politique de destruction ne sera pas bloquée seulement hôpital par hôpital, école par école, entreprise par entreprise. Toutes les revendications demeurent. Elles posent la nécessité de l’unité d’action, la nécessité de la grève générale.
- C’est pourquoi, nous qui participons au comité pour l’unité de notre hôpital, faisons la proposition que s’organise une rencontre nationale de délégués pour l’unité pour en finir avec Macron et sa politique. Dans une telle rencontre pourrait être discutée la préparation du combat d’ensemble pour en finir avec ce gouvernement, ouvrant la voie à un autre gouvernement, au service de la majorité, un gouvernement qui abrogera la réforme des retraites et prendra les mesures d’urgence pour sauver les hôpitaux, l’école publique, un gouvernement qui assurera à tous un salaire permettant de vivre décemment.
Pour tout contact : confnatpourlunite@gmail.com
La smicardisation des postiers est en route.
Le 27 juillet, La Poste a annoncé une augmentation du prix moyen des timbres de 8,3 % à compter du 1ier janvier 2024, 11 % pour la seule lettre verte !
Le 1ier août, les Échos fait état d’une étude selon laquelle « une grande partie des jeunes auto- entrepreneurs, mais aussi des jeunes indépendants, travaillent dans les activités de « poste et de courrier ». Un secteur peu rémunérateur, qui met en lumière les plus faibles rémunérations »
De leur côté, les postiers de classe I et II auront une augmentation de salaire de 1,5 %. Les postiers retraités verront leurs maigres avantages à La Banque postale supprimés en 2024.
Ainsi, les actionnaires, font les poches des usagers, précarisent les employés et développent le secteur des auto-entrepreneurs. Voilà comment le groupe La Poste a fait 1,25 milliard d’euros de bénéfice net en 2022
Unité contre les fossoyeurs du service public, retour au monopole !
Rédacteur : Cédric Gillan
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Pyrénées Orientales : Communiqué du « Comité anti-répression 66 » du 18 août 2023 : Face à la mise à pied d’Alex Pignon, le combat continue.
Alex notre camarade de la CGT acteur de la barricada a reçu son recommandé ce matin. Walh le président de La Poste a suivi l’avis de ses cadres de la CAP. Alex est donc mis à pied pour une durée de 18 mois ferme à partir de demain. Nos camarades postiers annoncent : “Une nouvelle lutte commence, il va falloir se battre et continuer à mettre la pression pour faire invalider cette sanction. Communication, mobilisation, comité de soutien, solidarité financière, …
Le combat continue.
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PIC Poitiers : Quel contenu à l’unité ?
Après les fermetures prévues à la fin de l’année 2023 et leurs transformations en PPDC multi-flux des PICs de Caen et Valence, c’est au tour des PICs de Strasbourg, Orléans et Poitiers de vivre ce démantèlement du réseau des PICs au courrier.
D’après la direction de la PIC de Poitiers cela est justifié au vu de la baisse du trafic au courrier et parce que les PICs de Bordeaux et Tours, qui vont récupérer le trafic de Poitiers, seraient en surcapacité industrielle. Il s’agit en réalité de faire des gains de productivité et des économies.
Cette annonce s’est faite en période estivale ce qui crée un stress normal et évident du personnel qui s’inquiète à juste titre car c’est la totalité du parc machine qui va être démonté et quasiment 200 postiers qui vont devoir aller voir ailleurs…
On aurait pu s’attendre à une unité syndicale qui s’oppose à cette casse et défende les revendications essentielles du personnel sur le maintien des emplois et des activités ; mais le dernier tract des syndicats cgt, fo et cfdt est désarmant : « cette annonce de transformation était inéluctable » … « ce démantèlement des machines amènera à la création de nouveaux métiers »… « nous revendiquons une cellule d’écoute psychologique et sociale et le retour immédiat des pausettes » !…Seule l’unité sur des revendications claires permettrait de mettre en échec ce projet destructeur.
Correspondant PIC Poitiers